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C'est une équipe qui gagne. Une équipe musicale qui compose à quatre mains. Des mains talentueuses, habités d'un charme incandescent et d'une élégance parfaite. Yael Naim et David Donatien reviennent (enfin) dans les bacs. Trois ans après le succès incontestable de leur premier opus, baptisé sobrement Yael Naim, les deux acolytes aux racines diverses explorent ensemble de nouvelles contrées musicales gracieuses et apaisantes avec She Was a boy. Une petite création précieuse et lumineuse.

 

L'air du temps est à la folk. Un air à contre-temps dans le tumulte du monde moderne soumis aux divers crises auxquelles la vie nous contraint. Crise personnelle, nationale, internationale, le monde va mal et nous avec. Alors pour apaiser nos pauvres oreilles et nos tristes consciences, on se noie sous un océan de folk, de mélodies limpides où la mélancolie des balades pop-folk nous apaise et les chants nous adoucissent. Conseil du jour : allez-donc vous noyez sous les nouvelles créations du tandem envoûtant formé par Yael Naim et David Donatien, cela vous apaisera un court instant... ou plus longtemps si l'album se répète en boucle sur votre platine.

 

YaëlNaim

Un disque qui séduit n'est-il pas ce disque qui tourne en boucle sur la platine dès sa première écoute ? Si vous approuvez cette théorie alors vous approuverez sûrement le nouvel opus de Yael Naim. Treize titres porte-bonheur, efficaces, singuliers, échappés d'une terre inconnue, tantôt doux tantôt déchirants mais toujours charmants. Treize titres où se dépose la voix claire et ravissante de cette beauté venue d'un ailleurs évanescent. Treize titres où les arrangements de David Donatien sont d'une élégance singulière, capable à chaque nouveau morceau de vous emmener en quelques secondes dans un nouvel univers sonore et imaginaire. Ces deux artistes composent avec She was a boy un voyage fort de ses origines, de ses sonorités éparses, des rives du Mississippi avec « Come Home » à l'Orient de « Man of another woman », ils nous emmènent explorer avec eux de nouvelles contrées séduisantes et attachantes.

 

Cet opus, voyage initiatique encouragé par une tournée passée aux quatre coins du globe, a été crée de toutes pièces dans un appartement parisien. Celui-là même qui avait assisté à la naissance de leur première création en 2007. Dans ce lieu, transformé aujourd'hui en studio d'enregistrement, l'artiste francoisraélienne et son compagnon artistique ont composé un album à leur rythme. Riches de leurs souvenirs communs de trois ans de tournée mondiale, ils ont échappé à la crainte majeure des critiques et des fans : une simple redite de leur précédente création et surtout un remake du tube entêtant (inévitablement énervant à la longue) « New Soul ».

 

Nouvel élan musical, nouvelle femme épanouie ? Ce Yael Naim charme par cette sensation quasi-mystique : on s'y sent bien dès sa première écoute, comme on se sent bien à la découverte d'un lieu inconnu et apaisant. Son chant, à la fois fort et fragile, a le don de faire le bien. Il s'y dégage une sensation inédite, une plénitude parfaite accessible en un instant, en un changement de piste. Yael Naim passe comme par magie de la légèreté chaleureuse de « Come Home » au déchirant « My Dreams », ritournelle sombre et inquiétante mais jamais désespérée de laquelle s'échappe de magnifiques chœurs. Chaque nouvelle piste est un pied posé sur une nouvelle terre, un nouveau genre musical manié avec brio par un duo talentueux. Tour à tour, jazzy, pop, classique mais surtout folk cet album s'amuse à brouiller les pistes, comme Yael Naim s'amuse à brouiller son portrait. Amusante et enfantine dans « Go to the river » elle se transforme soudainement en adulte aux prises avec son existence  avec « I try hard » ou le bouleversant « Today » et son gracieux violoncelle. Celle qui murmure « I try hard to spread my wings » déploie avec beauté ses ailes avec cet album riche en émotions et doux instants.

 

Yael Naim et David Donatien ont volé de périple en périple, de pays en pays durant trois années, puisant ici et là les ingrédients nécessaires à la construction d'une nouvelle étape dans leur collaboration. Une étape importante qui a, sans aucun doute, profondément marqué leur manière de composer et créer un univers à des milliers de kilomètres du notre. Un univers dans lequel on entre sans peine dès ce premier regard jeté sur la pochette de She was a boy. Yael Naim, toute de blanc vêtue, pure à l'image de sa voix, pose, épanouie comme jamais, dans une forêt éclatante de vert à tous les plans. Ce vert couleur de l'espoir. L'espoir injecté au fil de ses treize titres, et particulièrement de cette dernière ritournelle « The Game is over » où une Yael Naim libérée entremêle les langues comme pour promettre à ses auditeurs que tous ces mondes explorés par elle et David Donatien peuvent s'entendre, se correspondre. Tout simplement vivre ensemble.

 

She was a boy de Yael Naim et David Donatien (Tôt ou tard)

 

My Dreams de Yael Naim

Tag(s) : #Musique
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