Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

alex-hepburn-chanteuse.jpgL'été tu rattrapes le temps perdu. Il faut croire que j'en ai perdu un peu trop en route puisque les trois titres du premier EP d'Alex Hepburn, sorti en juin dernier, sont passés inaperçus. Ça m'apprendra à ressasser mes vieux albums sur mon Ipod. En restant coincée dans le passé, on zappe le présent. Le passé c'est Janis et Amy. Le présent c'est Alex. Brune incendiaire, à la voix soul brisée sur les affres de la vie comme ses consœurs de l'autre temps, la demoiselle n'évitera point les filiations pesantes. Fâcheuse tendance de la critique que je ne peux point m'empêcher de reprendre. Comme si pour aimer quelqu'un il fallait à tout prix l'aimer en comparaison avec un être du passé. Foutaise et pourtant... si les êtres trépassent, la musique et son effet dévastateur demeurent. Impossible d'entendre une voix féminine teintée de blues sans penser aux deux grandes dames parties trop tôt pour le club des 27. Les chanteuses d'aujourd'hui savent plus remuer leurs attributs avantageux dans des clips qui devraient être interdits au moins de 16 ans que pousser la chansonnette avec une identité vocale bien à elle, pas déformer par des maisons de disques soucieuses de rentrer dans le moule et de vendre, vendre et revendre.

 

Cafardeuse irrésistible

 

Le blues ne se fond pas dans le moule. La douleur n'est pas tendance et pourtant Alex Hepburn chante la sienne dans un premier EP où la douleur produit deux perles fracassantes : « Pain is » et « Woman » reprise du tube de 1996 de la miss Neneh Cherry. Cafardeux à souhait, le chant de Alex Hepburn s'accompagne d'une simple guitare. Ses chansons flirtent avec la soul et son look avec le rock. Sa manière de se faire connaître, elle, est dans l'air du temps. Sur YouTube, version moderne de la caverne d'Ali Baba, la jeune londonienne de 26 ans poste ses vidéos depuis deux ans. Sur celles-ci point de fastes et de mystères contrairement à la comparse youtubeuse de génie Lana Del Rey. Mais les cordes vocales des demoiselles sont de la même veines. Sur un ton différent, elles sont assassines, fascinantes, on s'y laisse prendre, devenant le prisonnier de la toile qu'elles tissent à l'intérieur de cet espace qui veut bien leur accorder une place : le net.

 

Born to die

 

Ces artistes nées au détour du Web, y sont-elles nées pour y mourir lentement ? Sont-elles la sensation du moment avant de devenir pour le reste des décennies suivantes des stars filantes dont les tubes aux multiples clics n'auront fait qu'un tour sur nos platines ? La décennie passée nous refilait son lot de stars pré-conçues et formatées par la petite lucarne quand la décennie présente nous propose de nous éprendre d'une nouvelle race d'artistes. Formatées à leur manière par la nouvelle petite lucarne. Quelle place accordée à ses nouvelles venues dans l'univers impitoyable de la chanson ? La place d'un instant où l'on accepte que leurs mélodies poignantes crèvent le cœur des internautes et le nôtre par la même occasion. Le temps de se dire que YouTube est peut-être la nouvelle terre promise de l'artiste, Chelsea Hotel version web 2.0. Le repère des grands de demain. Trop grands pour durer trop longtemps. Peu importe la décennie, le lien, le personnage, seul compte la voix qui ne te laisse pas de marbre la première fois que tu l'entends.

 

MySpace de Alex Hepburn http://www.myspace.com/hepburns

 

Alex Hepburn « Pain is »
Tag(s) : #Musique
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :