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Gibert est mon meilleur ami. Ingrate que je suis, je pourrai vendre meilleur ami et famille entière pour pouvoir y passer toutes mes journées en solitaire. Nous sommes bien d'accord : il n'a pas le charme d'une vraie librairie, l'intérieur est archi-moche et tu ne trouves jamais l'escalier pour quitter l'étage de la littérature ce qui enclenche toujours un instant de panique-ridicule-intérieure. Bref, il n'a rien pour lui. Pourtant le charme opère. Certains pensent qu'on y achète de la littérature au rabais, on y achète surtout de quoi survivre dans la capitale quand ton salaire ne te permet pas de faire tout et n'importe quoi. De quoi s'échapper. De quoi se créer une brève mais sincère émotion quand agenouillée, la tête à l'envers, la perle rare est au bout de tes doigts, et ce à un prix raisonnable. Ou du moins un prix pour lequel ton compte bancaire ne souffrira point. Des mois que tu le cherchais à un prix raisonnable parce que Peter t'as déjà coûté une légère folie pour une pauvre smicarde comme toi. Et là sans prévenir il se pointe. Ça lui ressemble bien : l'imprévisible. La couv' n'est pas la même. L'auteure de la quatrième de couverture s'appelle bien  Virginie Despentes. L'auteure du bouquin est bel et bien Busty, journaliste à Rock&Folk. Bref, on passe à la caisse et le Peter is better than Jesus est bien à toi. Merci Gibert.

 

Busty assiste à son premier concert pour Rock&Folk. Un concert des Libertines sans Pete...

 

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Extrait « Concert sans Pete. Oui, mais je penche plutôt de son côté, j'ai toujours trouvé ça écœurant de lui interdire de jouer avec son groupe... et puis, j'aime ses chansons, et puis c'est un bon sujet, et puis comme je ne me le prive pas de le raconter sur mon blog, j'ai aussi très envie de coucher avec lui. Ce n'est pas une très bonne idée de le dire. Je n'ai jamais couché avec Pete, mais le simple fait de l'écrire que j'étais très tentée m'a valu des claques virtuelles d'une violence que je n'aurais jamais osé imaginer. Ce n'est pas une bonne idée de le dire, ce n'est pas une bonne idée de faire des blagues là-dessus : les fans s'offusquent de ce manque de respect. Surtout de la part d'une journaliste. Bien sûr, tout le monde est prêt à reconnaître que le rock c'est sexuel, et finalement, la groupie ne déplaît pas fondamentalement au fan de rock mâle : ah, le pouvoir tout- puissant du mâle avec une guitare, voilà une idée généralement très séduisante. En revanche c'est un peu gênant si on a l'air de trouver par ailleurs qu'une fille qui veut coucher avec une rock star peut aussi avoir une cerveau en état de marche, aimer vraiment la chanson, pas seulement le chanteur, et donc, écrire dans un magazine de rock . L'article de Jérôme Reijasse dans ce fameux numéro de Rock&Folk se terminait sur ces phrases, toujours à propos des groupies : « Elles dévorent Pete et Carl des yeux. Elles pourraient aussi bien sucer Robbie Williams. Peu importe. Les Libertines mériteront de s'oublier sexuellement après une telle prestation. Ils auront le choix. Ils l'ont toujours eu : « On n'a pas besoin de la musique pour être connus ou se taper des filles. Avant que le groupe existe, c'était déjà notre vie au quotidien » Vous avez dit héros ? »

 

Voilà « Peu importe », certes (peu importe quoi d'ailleurs ? Peu importe si c'est Robbie ou les Libertines c'est toujours une queue ? Ou peu importe les groupies ? Les deux sûrement)... mais ça revient tout de même à écrire : une fille qui a envie de coucher avec un guitariste (ou deux, même) c'est une bouche prête à happer n'importe quelle rock star, un trou qui mouille par réflexe, et c’est surtout quelqu'un qui est incapable de distinguer les Libertines de Robbie, sous-entendu la bonne musique de la merde. Le nœud du problème est là : quoi qu'il en soit, son désir ne doit rien à la qualité de la musique... Évidemment, et si jamais cela en signifiait que c'est un paramètre important, que la bonne musique suscite chez elle plus de désir que la soupe, alors ça brouille les cartes, on est presque en train de demander si dans l'appréciation de la musique en général, et par n'importe qui, homme ou femme, il n'y aurait pas un aspect sexuel beaucoup plus fort que prévu... Alors non ça, le fan rock hétérosexuel n'a pas très envie de l'entendre. La groupie, la musique elle n'y connaît rien, obligé. »

 

Pete Doherty de Busty (Editions Scaly, préface de Patrick Eudeline)

 

Le Meilleur de Peter :

 


Tag(s) : #Musique
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