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Quand j'ai rencontré Mac Demarco pour la première fois dans mon imagination so féconde, je me suis dit qu'il était so old school, so california dreamin, so cool. Le boy idéal pour le summer of love en somme. Mais parfois, mon imagination devrait apprendre à la fermer. Après enquête, le garçon est loin d'être california dreamin, plutôt montréal dreamin. Ce qui en toute honnêteté envoie légèrement moins de rêves pour les nostalgiques des sixties. Pour le qualificatif so cool, il est également à revoir. Mac est plutôt de la veine des désinvoltes. Pas désinvolte révolutionnaire, plutôt désinvolte paresseux. Le genre de sale gosse qui pratique le rock dans son garage entre potes et qui aurait pu se contenter de cela. Après des heures et des heures de visionnage du phénomène, je dirais que la désinvolture est chez lui une forme d'élégance. Mac fait ainsi traînasser sa voix comme un crooner gominé, puis l'instant suivant la fait dérailler comme un rockeur en abus de substances illicites. Une rencontre du troisième type entre Sinatra et Angus Young. Autres faits non négligeables chez ce vrai personnage coutumier des déguisements pour le moins dénudés : la casquette à l'envers so bad boy et la chemise de bûcheron so hype sur la scène de Pitchfork Paris notamment. Le garçon affirme une charmante nonchalance... descendance assumée d'une pop psyché made in 70's ne reculant pas devant les avances d'un rock rugueux...

Mac Demarco, le brillant désinvolte

Derrière l'image de l'éternel adolescent, le style lo-fi de Mac est la pièce clé de son charme. Son style, son attitude sur scène est une invitation à la décontraction. Sa voix se pose, prend son temps pour raconter ses histoires de love puis s'agite soudainement dans des aigus fous sur des together (Still Together). Sa guitare enjouée au psyché assumé t'envoie direct en terre sainte, heureuse et sacrée où le California dreamin n'a pas dit son dernier mot (Cooking Up Something Good ). La tambouille musicale inclassable de ce drôle et attachant énergumène n'en finit pas de nous étourdir. De nous changer de galaxie. Décalée et douce, on y rêve drôlement trop dans des vapeurs langoureuses. Comme lors du California dreamin, les papillons et les peace&love ne sont jamais loin. En ce mois d'avril, le sale rejeton revient dans les bacs avec un nouvel album, au titre pour le moins maussade. La désinvolture n'a jamais fait la guerre à l'extrême lucidité. Ainsi Salad Days conte les errances de l'artiste en tournée, comment celle-ci l'a renvoyé à sa solitude. Comment les désillusions font parties intégrantes des tournées. Dans un premier extrait tout en psychédélisme ouateux, Mac Demarco aligne les « Go Home » songeurs. S'en aller, rester, l'odyssée du jeune songwritter est celle d'un garçon qui a un léger passage à vide (Blue Boy). Paroles pleine d'esprit, compo lo-fi, vague à l'âme, sa désinvolture a trouvé un nouvel apparat. Bien que mélancolique, le Mac Demarco qui éclot en cette belle saison nous berce dans un bel halo de lumière. Comme sur une photo sépia du California Dreamin d'où s'échapperait un son old schcool. Une belle image qui donnerait envie d'être un peu plus désinvolte, l'air de rien.

Tag(s) : #Mac Demarco, #Salad Days, #Musique
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