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Aux alentours de 17 heures, sur une échelle de l’excitation de 1 à 10, on devait être autour de 21. Pas très cool pour l’entourage qui a dû supporter notre excitation à l’idée de faire notre « premier Rock en Seine ». La météo n’annonçait rien de bon mais la programmation, elle, était au beau fixe. Ligne 3, ligne 10 et débarquement « à la campagne ». « C’est joli la Seine là dis donc et la petite église là-bas, au fond » mais ma comparse me fait comprendre qu’on n’a pas le temps d’admirer la vue. On est là pour « rocker » sur du son sale. Chacun débarque avec son idée fixe en tête – qu’il n’abonnera pour rien au monde, même pas pour un burger: le sexy Alex Turner, le rigolo Mac Demarco, la mythique Blondie,  les affolants Die Antwoord ou les hypnotiques Trentemoller. Il y en aura pour tous les goûts ce soir-là. L’amour du risque commence – car voir un concert d’un être qu’on a aimé depuis plusieurs mois, qui nous accompagne plus que quiconque dans la vie (oui, Mac, je parle de toi entre autres) c’est prendre le risque d’être sacrément déçu. Et de perdre un bon compagnon. La vie quoi, et blablabla…

Rock en Seine Day 1 : chaloupe sur Mac, bouge sur Trentemøller et regrette Blondie

Crystal Fighters psychédélique

Pour notre premier concert direction la scène de l’industrie. Dans un cadre idyllique – car proche du foodtruck du Réfectoire et de ses burgers de l’Amour ! – cette scène sera notre QG de ces trois jours. Pas idéale, car petite et proche du passage que tout le monde emprunte – elle est prise d’assaut pour l’arrivée des anglo-espagnols de Crystal Fighters. Une rencontre des genres (des filles, des garçons) des nationalités et donc des styles musicaux (électro, new wave, rock) donnant naissance à une musique des plus dansantes. Plutôt pas mal pour se mettre dans l’ambiance. Le set fut enflammé par un leader-gourou au look improbable (Sébastien Pringle) qui ne cessait de réclamer les cris et danses d’un public très enjoué sur leurs tubes comme le très bon « Plage » ou « Solar System ». Sortis tout droit des seventies avec un improbable rock psyché dansant, intégrant les instruments basques espagnols, Crystal Fighters a déversé une incroyable onde positive sur le public de Rock en Seine – qui aurait pu déjà tirer la gueule face au caractère bipolaire du temps. Dans la soirée, un bel arc-en-ciel pointera son nez et certainement les Crystal Fighters avec leur musique enjouée et colorée y seront pour quelque chose.

Blondie vieillie

« Papa ! Je vais voir Blondie ! » avais-je poussé il y a quelques mois au téléphone pour déclencher la jalousie du père. Quand on n’est malheureusement pas née à la bonne époque, avoir la possibilité de voir les mythes en concert est une opportunité qui ne se manque pas. Pensais-je naïvement. Blondie est toujours blonde. Mais Debbie Harry est un peu moins Blondie, moins rock, moins classe aussi. On écoute sans trop de transe les mythiques "One way or another" et"Call Me" en pensant que quand on est chez nous, le son à fond, ces titres nous donnent réellement envie de nous déchainer. Mais plantée là, à des dizaines de mètres du mythe blond, on a envie de rien. Ou d’une bière peut-être.

... Pause : Burger de l’amour ....

Mac Demarco charmant

Les dents du bonheur + la langue des Stones. C’est une belle image pour définir l’ami Mac Demarco, véritable coup de foudre musical de mon année. Les dents du bonheur ça en dit long sur ses mélodies à la cool, pas violentes et amusantes même quand il chante ses chansons de paumé. La langue des Stones ça en dit long sur l’insolence de ce charmant garnements et de ses copains de scène. Un peu à la façon de Mick et Keith au tout tout tout debut des Stones, Mac donne la légère et charmante impression de s’en foutre royalement. De faire de la musique autant pour l'amour des potes que de la musique qu'on invente en bande. Casquette sur le crâne, clope au bec et canette de bière à la main, Mac débarque pour livrer un set pas tonitruant juste des plus décontractés… ce que je trouve charmant. Ça fait beaucoup de « charmant » dans le même texte et pourtant je n’ai pas mieux en stock pour définir cet instant. Déglingué et guilleret, ce concert « subtilement » pas rôdé livrait une vraie parenthèse désenchantée au cœur de la soirée des plus bruyantes à Rock en Seine. Le soleil se couchait doucement, Mac dandinait en jouant, nous en écoutant. C’était nonchalant et beau. Comme une soirée improvisée entre potes. Presque tout son magnifique album Salad Days fut joué. Plus, en bonus, pour patienter, le temps que les musiciens s’accordent, Mac et ses potes sacrifièrent le "Yellow" de Coldplay avant de transformer le "BlackBird" du White Album des Beatles en rock fiévreux et déraillant. Bref, un sale gosse qui fait son intéressant, à surveiller de près...

Rock en Seine Day 1 : chaloupe sur Mac, bouge sur Trentemøller et regrette Blondie

Die Antwoord excitant

Bon là on ment carrément : on n’a pas vu les méchants – et extrêmement flippants – Die Antwoord. On devait encore être en train de dévorer un burger de l’amour mais on a distingué leur électro trash à effrayer mêmes les têtes brûlées. Méga chelou et méga flippant, le duo sud africain a semble t-il décoiffé Rock en Seine (certaines personnes auraient fui l’endroit pendant le show secouant, choquant ?). En même temps, on imagine la nuit tombée voir rappliquer les tabassages musicaux des flippants Ninja et YoLandi, on aurait pas été rassurée non plus… mais on aurait peut-être « pogotée » sur un coup de folie. Qui sait à Rock en Seine l'impossible n'existe pas.

Trentemøller minimalement beau

Au début, on s'était dit  égalité pour tous : moitié Trentemøller/moitié Artic Monkeys. Puis au final, on s'est royalement foutu de l'égalité, captivés par le minimalement beau de Trentemøller sur notre scène chouchoute de l'industrie. Nuit noire et oubli total du lieu même où nous sommes, le jeune danois et ses comparses réussissent à nous embarquer avec leur électro froide et grandiloquente. Ca rêve haut et fort avec une maîtrise glaçante du show visuellement superbe. Dans la pénombre s'élève une belle reprise du "Lullaby" des Cure. Une musique parfaite pour quitter les ténèbres du parc de Saint-Cloud.

Tag(s) : #Musique, #festival, #Paris, #Rock en seine, #Mac Demarco, #Blondie, #Trentemoller, #Crystal Fighters, #Live, #concert
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