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« Paris est tout petit pour ceux qui s'aiment d'un aussi grand amour », gouaillait une Arletty à l'aube de l'après-guerre dans un Paris signé Prévert. Un demi-siècle plus tard, Paris, endormie à bien des égards, continue pourtant de faire sa belle au cinéma. De ses beaux quartiers à ses coins populaires, des bords de Seine à la gare du Nord, la capitale s'offre au bras des réalisateurs. Réalisateurs publicistes de génie pour vendre les charmes de cette ville. Pas farouche, la capitale de l'amour donne aussi bien dans le populaire (Télé Gaucho de Michel Leclerc), la « boboïtude » (Les Chansons d'Amour de Christophe Honoré), la routine (Paris de Cédric Klapisch), la caricature (Midnight in Paris de Woody Allen). Caressant et agaçant aux passages foule de ses habitants. Car Paris n'est jamais celle qu'elle se dit être. Éclectique, elle fabrique en permanence son cinéma sur ses acquis, sur du vieux. Le mythe consolateur, tactique imparable, pour séduire le spectateur cinéphile lui aussi peu farouche. Un passage par le pont des Arts – à la beauté pourtant décrépie – dans le dernier Ozon (Jeune & Jolie), des discussions aux terrasses des cafés pour un effet Nouvelle Vague assuré dans les Christophe Honoré, des courses énergiques d'amoureux chez Donzelli… Et le cinéphile fantasme sur ses conquêtes qui ne datent pas d’hier pendant que l'habitant frémit face à tant de clichés aberrants. Attachés à sa plus belle conquête, cinéphiles et Parisiens aimeraient goûter à d’autres cadres. De jeter le pavé dans le grand écran, en signe de protestation. De plaquer la belle capitale. De la tromper avec cet ailleurs nommé province.

Paris, je t’aime, moi non plus
Tag(s) : #paris, #Christophe Honoré, #Cédric Klapisch, #Michel Leclerc, #Woody Allen, #François Ozon, #Nouvelle Vague
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