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Il y a quelques années, deux gamins prenaient d'assaut la télévision brésilienne, avec leur histoire d'amitié sur fond de guerre des gangs au cœur d'une favelas de Rio de Janeiro. A l'origine de ce succès télévisé : La Cité de dieu de Fernando Meirelles. Or, ces pauvres gosses paumés, désireux de se transformer en héros, ne sont pas des dieux, juste des mortels. C'est ainsi que Paulo Morelli (l'un des réalisateurs de la série) lâche La Cité des hommes sur grand écran.

Les deux gamins viennent d'atteindre l'âge adulte et se retrouvent confrontés au problème de la paternité : Laranjinha recherche son père, tandis que Acerola rejette son rôle de père. En toile de fond, une énième guerre des gangs qui anime la favela. Ici, ça pue la trahison comme chez Tony Montana, ça déborde de violence, ça hurle "Gloire à Dieu" pour se faire descendre juste après, ça joue au foot pieds-nus comme Pelé, ça transpire la sale réalité, celle des favelas, celle de toute cette misère que renferment les bidonvilles de l'Amérique du Sud. Morelli signe une œuvre coup de poing, qui coupe le souffle par sa mise en scène syncopée, son rythme haletant et sa lumière aveuglante. L'esthétisme est éloquent : des jeunes caïds sont filmés à l'état pur (caméra à l'épaule), on les suit dans les entrailles de leur ghetto entre crimes et pauvreté, on tremble à l'idée que nos deux héros deviennent ce que le système voudrait qu'ils deviennent : des mecs pris au piège du déterminisme social.

Sans copier Meirelles, Morelli livre avec force l'authenticité des favelas, sans oublier que l'espoir est à chaque coin de rue. L'espoir d'un avenir meilleur qui se dessine lorsque Laranjinha et Acerola quittent leur taudis par un beau matin. L'horizon en épilogue promet toujours un meilleur avenir...



Tag(s) : #Cinéma
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