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FillesSaisonAprès avoir passé un été à craquer pour des hommes (souvenirs, souvenirs en vrac : les Stones, Lamarca, Beaupain, Fránçois and the Atlas Moutains), l'automne, par constant soucis d'égalité semble t-il, décide de rééquilibrer la donne et laisse triompher les demoiselles dans mes oreilles. Plus mélancoliques qu'en fleur, ces demoiselles envahissent mon âme sensible et les bacs par la même occasion. Sur ma platine se succèdent les chants lancinants de Mansfield Tya, l'insolence rockeuse de la jeune Lou Lesage, le charme rétro de la pin up Lana Del Rey, la candeur des blondes de Puro Instinct, le swing de la sauvageonne Nadéah, la folk mélancolique de Mai, l'excentricité émouvante des sentiments de Camille et une Charlotte for ever fatalement.

 

La nuit n'est pas tendre chez Mansfield Tya

 

En 2005, Mansfield Tya prônait le sommeil comme ultime solution (le magnifique « Pour oublier je dors » sur June). Aujourd'hui, après deux années de silence, le duo nantais se perd encore dans l'immensité de la nuit pour composer un disque vampirisant où les cordes d'une musique classique côtoient les claviers d'un air électro, où le grain de folie fait des avances à la beauté du lyrisme et une voix fébrile charme en alignant des mots chargés de violence. Terrain propice à l'imagination et à tous les possibles, le Nyx de Mansfield Tya est une invitation aussi charmante que terrorisante à la danse, à la décadence et au spleen nocturne. Julia et Carla ont beau être apeuré à l'idée du simple lendemain (éblouissant « Cavalier ») elles poursuivent coûte que coûte leur noble destin musicale : innover musicalement et explorer la ravissante et terrifiante pénombre des âmes, des fêlures indicibles de l'être humain. Cœurs serrés, sanglots assurés, coups bas injustifiés, crainte d'une apocalypse imminente, les leitmotivs de Mansfield Tya sont toujours aussi ravageurs. La nuit n'est décidément pas tendre...

 

Si tu écoutes Nyx de Mansfield Tya (Vicious Circle), précipites-toi sur : Des Coups, Des Cœurs ; 22h38 ; Logic Coco...

 

 

Lou Lesage : baby doll rockeuse désabusée

 

Biberonnée aux idoles de jadis, les Stooges et le Velvet Underground en tête, fille d'un papa musicien (Pierre Emery d'Ultra Orange), la petite Lou Lesage est née sous une bonne fée du rock'n'roll qui, semblait-il, la destinait à enflammer les scènes une fois adulte. Au départ, baby Lou choisira les scènes de cinéma (LOL) mais la ravissante ado ne résistera pas très longtemps aux appels aguicheurs des studios et des guitares qui suintent l'insolence charismatique sur scène. Façonné par papa et enregistré à Nashville, cité des légendes Johnny Cash et Elvis, Under My Bed, le premier album de la belle évoque l'arrogance et le cynisme des idoles de jadis. Avec ses mélodies raffinées et ses « dirty looks », ce disque murmure quelques archétypes inépuisables du rock. La petite charme pour son béguin avec un « Boy Next Door » aux doux airs d'un Beatles version fin des sixties, puis use des arguments d'un bon vieux rock basé sur l'impatience et un sens impeccable de la cruauté minaudée. Lou Lesage séduit, et pas simplement parce qu'elle maîtrise son look à en croire certains féminins. Non, on garde un œil mi-attentif mi-admiratif sur la demoiselle car il y a sur la pochette de son Under My Bed un air vintage très rassurant. Quelque chose d'un autre temps, un je-ne-sais-quoi d'une Françoise ou d'une Nico. Une attitude familière qu'on ne se lassera jamais d'apprécier.

 

Si tu écoutes Under My Bed de Lou Lesage (Universal), précipites-toi sur : Dirty Looks ; Forgotten child ; Sad Surfer

 

 

L'élégance vintage de Lana Del Rey

 

Le Net s'enflamme pour cette poupée vintage à la voix dramatique (et moi avec). C'est bien simple une vidéo de Lana Del Rey et la terre s'arrête de tourner. Son chant désabusé suspend le temps, pire il le renvoie à celui que je (sur)estime tant. Avec ses yeux de biches et sa gueule de cinéma, Lana Del Rey aurait pu faire concurrence à la blonde platine Jean Harlow ou la rousse incendiaire Rita Hayworth. La belle d'aujourd'hui a tout juste 24 ans mais vu la foule d'icônes à son Panthéon personnel on pourrait croire qu'elle en a 94. Éprise de Elvis, Britney Spears, Bette Davis, Nirvana ou Nina Simone, celle qui se prénomme en vérité Lizzy Grant et non pas « Gangsta Nancy Sinatra », concède un faible pour les comètes éphémères nées sous les lumières de la belle Amérique. « Je vis pour le drame dans toute sa splendeur » avoue t-elle dans une interview accordée à Gonzaï. Cette passion pour le drame, la jeune fille la porte en elle. Dessiné sur son visage de poupée boudeuse, sculpté dans sa voix fatale de jeune femme désabusée, le drame s'impose chez elle comme surjoué pour mieux éveiller les soupçons face à un monde où tout n'est que démesure. La jeune diva envoûte avec grâce par son imagerie vintage. Pendant que certains critiquent « la future star-diva préfabriquée à l'ère Facebook » d'autres écoutent en boucle son ensorcelant « Video Games » en rêvassant sur des images en noir et blanc, songeant combien cette ère ancienne possédait un charme qui n'est hélas plus de ce monde : l'élégance.


Si tu écoutes Videos Games de Lana Del Rey (Stranger Records), précipites-toi sur : Video Games ; Blue Jeans...

 

 

Puro Instinct, pretty girls échappées d'un film de Sofia Coppola

 

Bien qu'elles soient originaires de la ville de tous les péchés, les sœurs Kaplan possèdent une indéniable et irrésistible « virgin touch ». Petits anges issues de la scène indie rock de L.A, ces deux blondes cultivent avec soin leur esthétique très Virgin Suicides. Depuis leur début en 2008 - époque où elles étaient encore les Pearl Harbor - les girls jouent de leurs malheurs post-adolescents sur des synthés vintage et des vapeurs psychédéliques à jamais en vogue sur la west coast des States. Jeunes et jolies, les sisters Piper et Skylar Kaplan exploitent à merveille les naïvetés et erreurs (faussement) tragiques de leur jeune âge. Headbangers in ectasy, le premier album du tandem californien paraît ce mois-ci en France sur un label qui convient plutôt bien à leur univers (Record Makers, le label d'un certain Sébatien Tellier). À l'extérieur : une pochette girly, les jeunes filles en fleur offrent leur douce insolence dans des draps de soie rosée. À l'intérieur : 15 compositions coquettes et enchantées dans lesquels les voix candides de Piper et Skylar invitent à se lover et à rêvasser dans les voluptés de ce teenage dream fugace et par conséquent précieux . L'insouciance vintage made in america.

 

Si t'écoutes Headbangers in ectasy de Puro Instinct (Record Makers), précipites-toi sur : Everybody's Sicks ; Stilyagi ; Vapor Girls...

 

 

 

La Suite au prochain épisode... musical.

Tag(s) : #Musique
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