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Et tandis que je restais là à méditer sur ce passé que je ne connaîtrais jamais, j'imaginai l'émerveillement de Gatsby, la première fois qu'il vit la lumière verte au bout de la jetée de Daisy. Il avait parcouru un long chemin pour parvenir jusqu'à cette pelouse bleue et son rêve avait dû lui sembler si proche que rien, désormais, ne saurait l'empêcher de le réaliser. Il ignorait que ce rêve avait lui avait déjà échappé, qu'il était enterré quelque part derrière lui, dans les vastes ténèbres qui s'étendaient au-delà de la ville, là où les sombres prairies de la république s'étalent dans la nuit.

Gatsby croyait à la lumière verte, à cet orgasme imminent qui, année après année, reflue avant que nous l'ayons atteint. Nous avons échoué cette fois-ci mais cela ne fait rien : demain nous serons plus rapides, nous étendrons nos bras plus loin  - et, un beau matin...

C'est ainsi que nous nous débattons, comme des barques contre le courant, sans cesse repoussés vers le passé.

Gatsby Le Magnifique par Francis Scott Fitzgerald

La Lumière verte
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