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Il faut croire que plus on prend de l'âge, plus on se débarrasse de ses préjugés bidons. Le synthé, son son sans saveur m'évoquant des années où tout était moche, moi la première, très peu pour moi. Sauf que un jour tu grandis et tu tombes amoureuse de Sébastien sur la plage de Biarritz et après cette amourette faites d'amour et de violence, ton petit cœur faible lutte pour ne pas tomber amoureuse de tout ce qui abuse des synthétiseurs analogiques et de ses divines notes planantes.

Alors les avances pures de Chateau Marmont, compliqué d'y résister. Le trio originaire sait y faire. Déjà, ils se sont dotés d'un nom décadent et mythique – au cas où tu ne l'ignorerais ce château est le temple de la décadence, un hôtel filmée par Coppola dans Somewhere, il est le lieu des dérives les plus célèbres - et barrées - des grands de ce monde, là où Jim Morrison a perdu selon ses propres mots « la huitième de ses neuf vies ». Outre le mythe, dans les valises de Raphaël, Julien et Guillaume, il y a de belles collaborations (Cascadeur en tête et la tonitruante La Roux aussi). Enfin, après des EP et des scènes en France et outre-Atlantique, les garçons signent enfin leur premier album sur le label Sony Music Arista, avec un nom et une pochette qui laissent songeur : The Maze.

C'est avec un consentement absolu qu'on se perd dans ce labyrinthe de sons léchés, où synthés et saxo font le décor. Titres lents (Invisible Eye, Travel to Gliese) et frénétiques (Wargames) se font la course pendant 55 minutes, le temps de 14 titres. Les uns s'inspirant aussi bien de l'électro, les autres d'un rock progressif qui ne cessent de s'étendre sur des morceaux tout en montées et descentes. Un disque pour planer sur des titres sombres comme pour danser sur des airs pop eighties, le temps d'un été. Ouais, The Maze débarque comme une bande-son idéale pour la langueur des fins de soirée et des siestes ouateuses.

Notre cœur nostalgique ne peut s'empêcher d'accorder une mention spéciale au ravissant Affaire Classée. Chateau Marmont y fait chanter en français Alka Balbir sur une histoire de porte claquée et de sentiments repris. La routine sublimée. Une histoire classée superbement classieuse qui n'évite hélas pas la – prestigieuse – comparaison avec une Adjani dans un état proche de l'Ohio chez ce cher Serge Gainsbourg. C'est pour moi, la perle de ce premier album labyrinthique. Un Chateau Marmont qui promet de prochains bons crus.

The Maze de Château Marmont (Sony Music Arista)

 

Synthé, mon nouvel amour
Tag(s) : #Musique, #Chateau Marmont, #Alka Balbir, #The Maze, #Arista Sony
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