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Alors que l'on se félicite tous de la victoire de Barack Obama (et bien évidemment de sa couleur de peau!), une question se pose à nous comme une évidence: sommes-nous prêts à faire de même, ici? La France, terre de Voltaire et des Lumières, a abolit l'esclavage en 1848 depuis nous avons eu très exactement un président du Sénat noir en 1962 (Gaston Monnerville), une ministre de la justice d'origine maghrébine (Rachida Dati), une secrétaire d'Etat aux Droits de l'homme noire (Rama Yade) et une secrétaire d'État à la ville d'origine maghrébine (Fadela Amara). C'est douloureux à dire, mais l'ère Sarkozy a eu ce mérite.
Donc si on fait correctement notre calcul cela fait à peu près quatre personnes de couleur qui ont réussit à atteindre les plus hautes fonctions de l'État. Quatre. Ils sont combien à avoir débarqués un beau matin sur le sol français et à avoir travaillés pour la "mère patrie"? Quatre, chiffre dérisoire qui fait sourire, puis pleurer.  Le pouvoir français ne reflète aucunement sa population, son métissage, sa diversité.

L'égalité ne semble exister que dans les rêves. Si l'on fait allonger notre douce patrie sur le divan d'un psychanalyste, il analysera ses troubles et en tirera certainement cette conclusion: "Vous souffrez d'un syndrome très commun: le racisme ordinaire, un racisme qui est invisible, un racisme qui hante le quotidien. En 1998, vous vous êtes éveillez comme une nation métissée, fière de votre France Black Blanc Beur. parce qu'un kabyle a marqué deux but en finale de la Coupe du Monde de football. En 2002, vous vous êtes affolez et vous êtes précipitez aux urnes pour dire non au FN. Non, vous n'êtes pas comme ça. Et puis en 2007, vous avez élu un homme de droite, mais attention pas n'importe laquelle: une droite décomplexée, celle qui dit "Si tu n'aimes pas la France, tu peux la quitter", "Débarrassons nous de la racaille", ... Mon hypothèse est que vous êtes contaminés par votre histoire, vos clichés, votre peur de l'autre".  Bien évidemment, le psy est avant tout psy: il fait émerger les problèmes mais ne vous donne aucune solution pour y répondre.

En 1991, Jacques Chirac n'était pas encore Président de la République mais défrayait la chronique avec un discours devenu célèbre rappelant le témoignage des conceptions racistes qui imprègnent bon nombres de mentalités françaises. "Le bruit et l'odeur" désignait les désagréments causés par les personnes immigrés en France.  Il en reste quoi, aujourd'hui, de ces paroles? Un sondage, des chiffres significatifs, une réponse affligeante.

Le dimanche précédant l'élection de Barack Obama, Le JDD publiait un sondage de l'IFOP. Première question: "Vous, personnellement, pourriez-vous votez pour un candidat noir?". 80 % des français répondent positivement à cette question, tandis que 20% d'entre eux s'y refusent. Seconde question:  "Vous, personnellement, pourriez-vous votez pour un candidat d'origine maghrébine?". 56 % des français répondent oui, alors que 42 % des français ne souhaitent même pas y penser. "Non, c'est pas possible, un arabe c'est tout juste bon à jouer au foot ou à chanter du rap, ou pire dealer du shit dans le 9.3". On entend toute sorte de discours sur l'avancée formidable des États Unis avec l'élection de cet afro-américain, on s'en félicite, on en pleure, juge les américains et leur foutu racisme de colons mais pendant ce temps là, de notre côté de l'Atlantique,  on est même pas foutu de faire bouger les mentalités. Les chiffres parlent d'eux mêmes. Au fait, on vote pourquoi déjà: une couleur, un sexe, une religion?  La révolution est loin d'être en marche, ici, mais on peut l'espérer, la rêver. Un blanc, un noir, un métisse, peu importe. Seul l'Opinion compte. Une révolution par les urnes. La plus belle.



Tag(s) : #Chroniques de l'asphalte
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