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Voilà c'est fini. Terminé. Liquidé. Nico quitte les lieux et dorénavant on pourra reprendre une vie presque normale. Sortir, boire, draguer, s'abrutir le vendredi soir. Oui parce que s'abrutir, le vendredi soir comme chaque autre jour de la semaine c'est l'activité principale du monde. Il paraît que ça le fait tourner plus rond. Enfin plus rond pour eux. Ceux d'en haut. Pour nous un peu moins. Alors Nico et son égo faussement démesuré se barre du petit écran. FOG et sa connivence véritablement démesuré déserte France 2. Et leurs invités, médiocres ou excellents selon la soirée en question, n'auront désormais plus leur place dans la petite lucarne. Et nous, pauvres spectateurs imbéciles, sommes désormais condamnés à voir disparaître à jamais les causeries littéraires, politiques, philosophiques, barbantes ou alors exaltantes du vendredi soir. Remarque il paraît qu'il faut pas trop nous exalter, nous faire réfléchir, ça pourrait nous rendre plus intelligents... ou du moins plus lucides. Et l'infâme lucidité des gens tout en bas n'est pas très appréciée tout en haut.
Tout en haut, il y avait justement FOG et sa troupe. Ils étaient parfois prétentieux, rarement ennuyants, souvent énervants, mais toujours enrichissants. Alors que sur les autres chaînes à cette même heure, certains s'enrichissent en exhibant leur médiocrité et, par la même occasion, une bonne partie de leur anatomie. La télé-réalité n'est pas celle que l'on croit. La vraie télé-réalité c'est celle de FOG et des siens, celle où on cause à tout va de la réalité. La vraie. Celle d'en bas et d'en haut. Celle au devant de l'écran, celle de l'hémisphère droit de notre cerveau. Celle qui passe aux oubliettes parce qu'elle nous tire difficilement vers le haut dans un monde qui nous tire constamment vers le bas. FOG et les siens nous enrichissaient humainement, culturellement, philosophiquement. Ils nous hissaient vers les cieux de la lucidité et de l'esprit. Grâce à eux, on a eu envie de lire Onfray, Morin, Badiou. Grâce à eux on refusait d'ouvrir du BHL, du Attali et d'autres. Grâce à eux, on savait où notre pensée désirait se poser, se perdre, se réaliser. Grâce à eux, on réalisait qu'une pensée, une conscience battaient toutes les deux à la chamade là-dedans. Hélas, les pensées, les consciences n'étaient pas assez nombreuses à s'emballer devant France 2 le vendredi soir, voilà l'infâme excuse de la suppression. FOG et les siens sont donc passés à la trappe, liquidés au nom du majestueux audimat. Celui-là dicte tout. Ou serait-ce alors dans l'ombre, un peu plus haut, tout là-haut, un autre qui dicte tout ? Personne ne sait, personne ne cherche à savoir de toute façon. C'est plus facile de s'abrutir le vendredi soir que d'écouter les coups de cœur littéraires de FOG, les disputes des uns avec les autres et les chroniques tragi-comiques de Nicolas. D'ailleurs moi, de mon côté pour ne pas sombrer et m'abrutir totalement, je risque de contempler en boucle les semaines de merde de Nicolas et me persuader que c'est pas complètement fini. Terminé. Liquidé.