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Depuis plusieurs semaines, il semblerait que Dieu m'ait choisie pour honorer une bien noble mission : propager l'amour pour Ryan Gosling. Et je dois dire que je me débrouille plutôt bien dans ce job, ma foi très agréable, qui consiste à chercher des vidéos de Ryan et les diffuser à mes fidèles afin de convaincre chacun d'entre eux des bienfaits de l'amour éprouvé pour Ryan. Rusée, je ne montre pas le Ryan bedonnant et pleurnichard de Blue Valentine...  Quoique Ryan version joueur de ukulele à sa belle est bien évidemment irrésistible ! Mon arme fatale c'est l'autre Ryan. Ryan version The Notebook, bluette kitchissime qui vous condamne à la honte à vie auprès de vos proches au vu du nombre abasourdissant de larmes versées et de Kleenex sacrifiés pour les beaux yeux de Ryan. Pour plaider en ma faveur, il faut bien comprendre que le Ryan de The Notebookécrit pas moins de 365 lettres d'amour en une année, transpire la virilité et en plus, pour ne rien gâcher à la beauté du tableau, il est : pauvre, bricoleur et poète à ses heures perdues. Barbu un brin alcoolique c'est vrai, ce Ryan là s'avérera charmant à toute épreuve (surtout après une terrible averse). Or il se trouve que j'ai découvert il y a peu une autre facette du monsieur. Une facette pour laquelle je pourrais vendre père et mère. Pour lui, j'abandonnerais même tous les autres Ryan (oui, même le Ryan photoshopéde Crazy, Stupid, Love !). Je persiste donc et signe : Ryan n'est pas beau, Ryan a du charme. Nuance. Oui, le canadien possède cette chose si précieuse et supérieure à la beauté. Le charme dans les faits, ça donne un portrait robot déjà vu mais unique au cinéma américain. Le regard de braise de Steve McQueen dans    Bullit. Le sourire irrésistible d'un autre blondinet mythique, Pitt ou DiCaprio au choix. Puis une voix, ultra-importante la voix. Une manière de créer son propre langage, de marmonner des choses tendres ou violentes entre ces deux lèvres fines infiniment gracieuses, oui, une voix à la Brando sexy et désinvolte à la limite de l'interdiction au moins de 16 ans. Pour le reste de la carapace « goslingienne », il ne reste plus qu'à emprunter le charme froid et silencieux d'un mec sans cesse sur le fil, prêt à craquer dans la seconde qui suit : Paul Newman chez Tennessee Williams. Voilà Ryan est le gamin que les mâles hollywoodiens en puissance n'auront jamais fait ensemble. L'exquise esquisse improbable d'un saltimbanqued'hierau charme virile et sensiblehantant la pellicule moderne comme personne.

 

DeadMansBones2La perfection de Ryan n'imprègne pas que l'écran de cinéma. Non, si Ryan est parfait c'est forcément parce que monsieur ne joue pas qu'avec la caméra. Il sait jouer également du piano, du violoncelle et de sa putain de voix (qui ne fait pas fondre que les midinettes comme moi, rassurez vous). La voilà l'autre facette de Ryan. Ouais, le petit gars fait également dans la musique et pour cause : faut-il vous rappeler que Ryan a débuté au Mickey Mouse Club, la version Star Ac' de Disney Land chez les ricains où une certaine Britney Spears et son poto Justin Timberlake jouaient eux aussi du micro ? Heureusement, Dieu a été plus tendre avec le petit Ryan qu'avec ses camarades de jeu : il lui évitera la case navets et pop à fric. Il préférera faire du jeune garçon un acteur aux choix cinématographiques de qualité et un chanteur pour le moins envoûtant.

 

En 2005, le Ryan Gosling acteur rencontre le musicien américain Zach Shields. Les deux grands gamins ont pour passion commune les zombies. Ensemble, ils se remémorent les peurs enfantines et leurs obsessions pour ces histoires de fantômes et autres créatures étranges errant dans les sommeils de l'enfance. Peurs et obsessions seront le socle même de leur groupe : les Deads Man's Bones. Par soucis d'argent et manque de temps, les deux garçons ont dû abandonner leur désir initial en cours de route : faire une pièce de théâtre musical sur une histoire de fantômes. Finalement ils choisiront de réaliser un premier album. Travailleur acharné, Ryan Gosling apprendra le piano et le violoncelle tandis que Zach Fields s'épanchera sur la batterie et la guitare. Pour ajouter une touche aussi enfantine que inquiétante à certaines de leurs compositions, le duo fera appel à la chorale d'enfants du Silverlake Conservatory de Los Angeles. Fin 2009, la critique découvre les Dead Man's Bones, projet musical un brin artisanal qui charme sans équivoque pour sa singularité dans une époque où règne le conformisme.

 

Se jeter dans l'écoute des Dead Man's Bones équivaut à tomber précipitamment dans le même trou béant que la petite Alice de Lewis Carroll. Direction le pays des merveilles étranges. Une sensation aussi excitante que angoissante de conquérir l'autre monde (l'au-delà?), une nécessité soudaine d'ouvrir grands ses oreilles sur une terre musicale sauvage et terrifiante se fait ressentir. À travers ces compositions magnétiques, Ryan Gosling et Zach Shields semblent jurer fidélité à leurs rêves de gosse. Ceux-là mêmes créés de toute pièce par un esprit prolifique en cachette sous les draps la nuit tombée. Leur prose musicale dialogue avec des gentils fantômes, sourit à la lune et porte furtivement la mort entre ses lignes. Échappées du subconscient des deux grands garnements, les mélodies de ce premier album osent l'improbable : renouer avec les peurs nocturnes et ne jamais trouver l'envie de les fuir, de regagner l'aube et sa sérénité. Sous une orchestration presque mystique, la voix envoûtante de Ryan Gosling prévient du sortilège musicale en marche « You're gonna lose your soul, tonight ». Et on acquiesce sans hésiter. Ça claque des mains ici (« Lose your soul »), fait aboyer les loups par là (« Werewolf heart »), ça fait s'ébruiter le souffle glacial de l'au-delà (« Dead Heart ») et pour ne rien gâcher au plaisir des yeux : ça fait des clips à la Tim Burton. Malicieux,ces Dead Man's Bones ont joué un sale tour à la Blanche-Neige de Disney : ils ont fait d'elle une beauté lynchienneégarée au pays d'Edward aux mains d'argent de Tim Burton. Encerclée de créatures étranges, la jeune fille ne sait si elle doit être terrorisée ou bien émerveillée. Et avec elle, c'est toute l'imbroglio de l'enfance qui refait surface par le spectre musical, cette ambiguïté extravagante à s'amouracher de ces contes surréalistes provoquant tour à tour désir et rejet, enchantement et cauchemar. Songe d'une nuit en charmante compagnie, le premier album des Dead Man's Bones a le mérite, non seulement de nous avoir fait découvrir une nouvelle facette de Ryan, mais aussi de nous donner un nouveau son à suivre de très près, un son venu  du grand sommeil, « a place where nightmares are the best part of my day » nous dit Ryan.

 

MySpace des Dead Man's Bones

 

 

" In The Room Where You Sleep " Dead Man's Bones

 


" Lose Your Soul " Dead Man's Bones

 


Tag(s) : #Musique
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