Le grand comédien à Nicolas

" Je prends un café avec mon beau-père, le grand comédien.

" Tu votes à gauche, toi ? il demande.

- Oui ", je retorque. Et c'est là qu'il commence à jacter : " Tu sais quoi, ma vieille Rey ? Je viens de faire la une du Figaro Magazine et de Valeurs Actuelles. Mais j'adore l'idée d'être de gauche. Le collectif, le " tous ensemble ", les riches qui donnent aux pauvres, le cerveau de Martine Aubry, le Vélib, Nicolas, le Vélib c'est formidable. Bref, on revient sur toi. Tu as une mauvaise cote, le Rey. C'est juste que tes 40 piges se pointent et que tu fumes deux paquets par jour. Mais t'es de gauche. Tu kiffes Mélenchon. Moi j'ai rien contre. Il peut becter ma villa dans le 9e si ça peut sauver des vies, pourquoi pas ? Alors raconte, dis-moi, t'es toujours avec ma fille ? Un médiocre rencontre une médiocre pour créer un ensemble médiocre. Nicolas, écoutes-moi, tu imagines pour en prendre pour vingt piges de couple et le désir crève à petit feu. A la place il y a la haine, le dégoût de l'autre, voilà ce que j'aimerais te faire comprendre, ma fiente de Rey. Le couple c'est le lieu de la vengeance. La perte de sa propre identité. Un jour, tu verras, dans dix ans, un jour, tu vas prononcer cette phrase :

" Cet été, ON est allé au Maroc ".

Après c'est la fin du monde. "

L'Amour est déclaré de Nicolas Rey (Au Diable Vauvert)