Claude Berri, le papa du cinéma français a quitté le Septième art, ce lundi 12 janvier à
l'hôpital Pitié-Salpétrière, à Paris, suite à un accident vasculaire cérébral. Agé de 74 ans, Claude Berri s'en est allé en désertant le tournage de son prochain film, Trésor.
L'œil du cinéaste frôlant pour la dernière fois la caméra...
Surnommé le dernier Nabab ou le Parrain du cinéma français, Claude Berri a collectionné pendant 50 ans des succès. Des succès de réalisateur, de scénariste mais aussi d'acteur et de producteur. A
la manière du Parrain, Claude Berri régnait sur le cinéma français d'une main de maître. A son compteur de réalisateur, des classiques: Germinal, Lucie Aubrac, Jean de Florette, Manon des
sources, Tchao pantin, Le Vieil homme et l'enfant,... Or l'homme savait créer et aussi soutenir la création. Producteur de succès populaires tels que Bienvenue chez les Ch'tis ou Astérix et
Obélix: Mission Cléopâtre, Claude Berri savait également reconnaître les films d'une extrême intelligence: Le Scaphandre et le papillon, La Graine et le mulet, Ils se marièrent et
eurent beaucoup d'enfants, La Reine Margot, Amen.
Refusant la catégorie des intellectuels, ravit de son appellation "réalisateur pour grand
public", Claude Berri mérite la reconnaissance du monde du cinéma pour sa capacité à œuvrer à la fois pour le rire et la réflexion. Le nabab du cinéma français n'a aucunement besoin d'une
ribambelle de qualificatifs élogieux, il suffit juste de regarder sa filmographie en silence, observer les réalisateurs qu'il a produit (Costa Gavras, Téchiné, Chéreau, Pialat, Polanski, Zidi,
Chabat...), et on comprend la perte dont souffre le cinéma français. Son cinéma était un cinéma intelligent, d'une intelligence rare, celle accessible à tous les publics, une éducation sur la vie
et ses aléas.
En 2003, Claude Berri se livrait avec la publication d'un autoportrait sans projecteurs, sans raccords. Il y déclarait ne pas aimer le cinéma confidentiel: "Je pense que l'on peut être un auteur
et s'adresser au plus grand nombre. J'en ai agacé plus d'un avec mon goût du public et du succès" et nous aurions aimé qu'il continue longtemps à nous agacer d'une si belle
manière...