Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Période oblige. Il fallait retrouver les pages qu'il fallait pas. Le but ? Se faire mal. Ou ne jamais avoir la mémoire qui flanche. Parfois il faut savoir la martyriser cette mémoire courte. Lui rappeler sales coups mais belles phrases. La mémoire ne peut oublier ce livre où Pascale Clark, héroïne à peine dissimulée, se fait larguer tandis que Nicolas se voit sacré roi de France en mai 2007. Au même instant Norah dévore sa tarte à la myrtille sous les beaux yeux de Jude Law. De tout Cannes à vrai dire. C'est le printemps 2007, celui où l'espoir se meurt quand Mireille pousse la chansonnette. C'est l'heure de la rupture. Celle pour laquelle on opte sans prendre de pincettes. C'est l'heure de se défaire. Après la saison des amours débarque celle des ruptures. Tout le monde se fera avoir dans l'histoire. À part Norah qui finira dans les bras de Jude, tous sans exception seront des victimes plus ou moins consentantes de la rupture. Nicolas par Cécilia. Ségolène par François. Clark par celui qui ne répond pas au téléphone. Et la France trompée par Nicolas. Après tout, cette garce l'avait bien cherché comme tous ceux qui se font larguer. Elle avait osé glisser un bulletin à son nom dans l'urne. Et après ce connard, comme tout connard qui se respecte, lui en avait jeté plein la vue avec son Fouquet's et ses vacances bling-bling sur le yacht de l'ami Bolloré. La rupture c'était un 11 septembre sentimentale pour Clark et pour Norah. Pour la France c'était le début d'une ère dont on a vite oublié les débuts. La mémoire est courte, je le répète. Dans ces pages, Clark alignait les 100 jours d'un règne construit comme une mauvaise sitcom à l'américaine. La revanche de Nicolas quand il fait face à Jacques pour lui chiper ses fonctions. Les textos envoyés à Cécilia pour la supplier de revenir. Le joli cliché familial sur le perron de l’Élysée alors que dans les coulisses l'amour prend la fuite et tout fout le camp. Puis il y avait tout le reste, plus fort que le mauvais goût, encore excusable : un gouvernement aux allures de casting, une prétention sans nom, une omniprésence médiatique et ces idées abjectes volées au papa de Marine. C'était pas beau à voir. C'était la rupture. C'était nécessaire pour se conforter dans cette opinion de conne comme quoi les gens sont tous des cons. Des années plus tard, la lecture de cette époque m'inflige le douloureux constat d'une évolution personnelle pas encore en marche : je suis restée une petite conne coincée dans ses foutues idées, idéaux & toutes ces choses qui rendent, je crois, les gens aussi insupportables qu'attendrissants. Comme Clark ce matin au micro de France Inter.

 

sJudeNorah

Cette dame m'a conté l'un des plus beaux chagrins d'amour que j'ai jamais lu. Un chagrin d'amour sous Sarkozy. Autant dire double peine. « Sous Sarkozy on verra d'autres chagrins d'amour » disait t-elle. On verra que ça, oui. Chagrine de voir les saisons défilées et l'atmosphère se détériorer au fil des lois, des scandales, des mots douteux, de l'incompétence de tout un camp. Peu à peu les gens ont réalisé l'arnaque du type. Ils ont fini par le détester. Facile, facile. Ces retournements de veste toujours du bon côté. Au pays de Marianne, on sait jamais pour qui voter. Au pays de Marianne, la conne pense qu'on est quand même un peu con. « Je ne vous mentirai pas, je ne vous trahirai pas, je ne vous décevrai pas » martelait Nicolas comme tous les autres. Le président est un mec de plus qui t'embobine, Marianne. Et toi, tu fonces tête baissée parce que dans ta petite tête d'écervelée tu n'as aucun idéal. C'est tragique. Mais c'est comme ça. Ou pas. Ça changera peut-être dans 72 heures.

 

L'extrait qui s'applique à tout les 11 septembre, sentimental ou politique. Clark réconfortant Norah : « Écoutes-moi, Norah, je sais que tu n'arrives pas à y croire, d'ailleurs tu y crois encore. Je sais, c'est humain, il faut que t'habitues, à l'idée, la réalité nouvelle, je vois bien l'écroulement, je vois le gouffre, mais promets-moi d'essayer un de ces jours, dès que tu pourras, Norah, tu n'espères pas. Ton adoucissant c'est du poison. Même si ton amour regrette et revient, te supplie, te tente, te touche, toujours tu sentiras la fêlure sous ta main. Sans compter qu'on n'en est vraiment pas là Norah, pour ce que j'en vois. Je te rappelle qu'à l'instant, tu viens de le traiter de connard. Travaille plutôt ta colère, repense à ce que tu n'aimais pas chez lui, revisite ton histoire sous lumière crue. Pleure de tout ton soûl tu sembles savoir faire. Tu vois, Norah, je crains que pour toi, maintenant, il n'y ait que le temps, je sais que tu me détestes de te le dire ». Avec le temps tout peut s'en aller. L'amour & Sarkozy compris. Suffit juste de voter.

 

Après, Fred Chichin est mort de Pascale Clark (Seuil)

Tag(s) : #Actualités
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :