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Le Petit Nicolas a subit les pages difficiles écrites, il y a maintenant bien longtemps, par la main de la grande Madame de La Fayette. Ah, La Princesse de Clèves, ses tourments amoureux, son souffle de liberté sur les mœurs, son désir éperdu de sensations interdites. Le Petit Nicolas n'a pas semblé avoir apprécié ce chef-d'œuvre de la littérature française. Cette princesse là lui ayant certainement filé un sacré râteau. Traumatisée par ses heures passées sur l'oeuvre de Madame de Lafayette, Nicolas Sarkozy, la cite comme exemple. Pas n'importe quel exemple: l'exemple du savoir inutile aux concours administratifs. Madame de La Fayette a bon dos pour se faire insulter de la sorte par un Président de la République dont la culture semble se cantonner à Christian Clavier et Jean Reno, Enrico Macias et Mireille Mathieu, et toute la clique de la culture "sarkozyste".

Ne nous moquons pas, il faut de tout pour faire un monde, ainsi il faut également des œuvres littéraires (parfois) insurmontables afin d'enrichir les esprits et  préparer l'affrontement au monde . Madame de La Fayette cité par deux fois par Monsieur Sarkozy comme exemple d'une culture poussiéreuse, dépassée et par conséquent inutile. Il est sûr que son héroïne n'a strictement rien à voir avec "le héros sarkozyen". Belle, intelligente, raffinée et passionnée, La Princesse de Clèves est loin de la culture bling-bling prôné par le trône de Sir Sarko.

La Princesse incompatible aux concours administratifs? "Les premières victimes de l'organisation actuelle, ce sont les fonctionnaires. Innombrables sont ceux qui m'ont dit: "A quoi cela sert que l'on se donne du mal, on a l'impression que tout le monde s'en moque! Et la qualité de vie d'un fonctionnaire cela compte aussi. C'est tout ce que nous engageons (...) sur la mobilité, sur la reconnaissance du mérite, sur la valorisation de l'expérience, sur la possibilité pour quelqu'un d'assumer sa promotion professionnelle sans passer un concours ou réciter par cœur La Princesse de Clèves! Ça compte aussi dans la qualité de vie d'un fonctionnaire..." C'est sur que réciter du Marc Lévy (auteur tant chéri du président) c'est moins difficile que Madame de La Fayette. "Chasser le naturel et il revient au galop", la démagogie de Nicolas Sarkozy n'est jamais bien loin. Son discours n'est qu'un simulacre faisant glousser  sa cour. Jaloux de na pas avoir la classe et le pouvoir de séduction du Duc de Nemours, Nicolas Sarkozy martèle les coups sur La Princesse, qui soit dit en passant est l'embryon du roman moderne.

Mais La Princesse de Clèves, libérée de son corset et de son jupon encombrant, rend les coups  avec violence et intelligence, accompagnée de ses fidèles camarades. Des enseignants-chercheurs, opposés à la réforme sur l'université, se sont réunis, ce lundi 16 février, afin de faire jaillir à nouveau les paroles de Madame de La Fayette. Coups pour coups, la Princesse répond aux coups méprisants d'un homme bas et vil. Défendant "un monde où l'on peut parler d'art", les enseignants ont relu avec éloquence quelques lignes de La Princesse de Clèves, dont l'introduction est parfaitement d'actualité: où est donc ce prince galant? Contribuer à la vision de la culture et non la condamner, voilà une des missions du gouvernement. Une mission, bien évidemment minime, il y aura toujours plus important, mais le sacrilège porté à la littérature et à la culture, au sens noble du terme, demeure inacceptable dans ces temps troubles.

 

Tag(s) : #Actualités
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