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Un peu de mâle ne vous fera aucun mal. Et en matière de mâle, j'ai cru comprendre que Steve (McQueen) en était un vrai. Alors, ni une, ni deux. Dans mon DVD, Steve et son légendaire Bullit viennent casser la gueule à l'Inspecteur Harry et sa vieille (et mauvaise) habitude de trop jouer avec son satané gun. Steve lui préfère poser son gun et passer la cinquième. Venez-donc faire un tour dans sa mémorable Ford Mustang...

 

Bullit1Cela devait être un travail de routine pour Frank Bullit, un lieutenant de police de San Francisco (Steve McQueen), la simple protection d'un témoin pour un important procès où est impliqué l'homme politique Walter Chambers (Robert Vauhgn). Malgré les précautions prises par Bullit et ses hommes, Ross le témoin capital est abattu. Détective de choc, au charme légendaire et au sang froid épatant, Bullit se met en tête de ne pas lâcher le morceau avant d'avoir capturé les coupables. Tous les coupables : les meurtriers comme les commanditaires...

 

Bullit est un classique des films policiers américains. Et pour cause. Nous sommes en 1968, et Steve McQueen dans son charmant costume de héros blasé, vient révolutionner le propret cinéma hollywoodien des années 60 en annonçant l'arrivée imminente de la sévérité des années 70. Avec Bullit, le cinéma hollywoodien revit par sa métamorphose soudaine en réalité. Peter Yates, le réalisateur de l'objet mythique, abandonne les décors en papier mâché, et s'offre un cadre ahurissant : les rues de San Francisco à l'aube des seventies. Ses cadres sont audacieux, ses scènes ultra-réalistes et son soucis d'être en adéquation avec son époque obsessionnel.

 

Dès les premières scènes, ce polar puise ainsi son suspense dans un lieu où le tension est quotidienne, puisqu'il n'y est question que de vie ou de mort : l'enceinte d'un hôpital. Ross, le témoin, est grièvement blessé. Gisant sur son lit de mort à l'hôpital, entouré de médecins et d'infirmières (qui ne sont pas des acteurs) et surtout d'une tonne de machines aux bruits infernaux. Chacun, équipe médicale et machines, tentent en vain de le maintenir en vie et de ce fait participe à l'essence même du polar. Ce suspense médical se veut doublement oppressant pour tous : spectateurs, inspecteur, équipe médicale et même tueur. Dans Bullit, le suspense n'est pas simplement cantonné aux scènes où des flics poursuivent les méchants : il est permanent, à chaque coin de rue, chaque temps morts.

 

Cette mise en scène tonitruante, même 40 ans plus tard, est inévitablement dû à l'excellente interprétation de Steve McQueen, ici, as du volant et de la nonchalance assumée. Au sommet de sa carrière, Steve McQueen impose sa marque, devenue légendaire depuis : yeux bleus lagon impassibles, classe indémodable du flic qui ne vit que pour son métier et le tour est joué. Jacqueline Bisset interprète sa compagne, mais le regard de la belle anglaise demeure inexistant, presque invisible pour le beau blond. « It's not for you, baby » lui répète t-il quand celle-ci tente d'en savoir un peu plus sur ses affaires de flics. Laisses faire les mâles, les vrais, semble dire Franck Bullit à sa compagne mais aussi à un pan entier du cinéma. Lui ne vit que pour son métier, et annonce avec son sex-appeal renversant, la floraison de toute cette flicaille, plus ou moins charismatique, qui naîtra sur les écrans dans les années 70.

 

Bullit3

Mais attention à ne pas se méprendre, Bullit n'a beau ne jamais sortir sans son flingue, il n'est pas un obsessionnel de la gâchette comme l'Inspecteur Harry et encore moins un macho radical. Non, le charme de McQueen, outre ce regard à couper le souffle, c'est son calme, cette scrupuleuse manière d'observer sereinement et minutieusement les actes des hommes en sirotant un verre de lait par exemple ! Toujours tout en retenu, Mc Queen impose son style. Avec ses méthodes peu conventionnelles et son impassibilité subjuguante, il écrit à lui seul, grâce à son incarnation sans faute, une page du cinéma américain.

 

L'histoire du cinéma veut justement que Bullit soit aussi une référence du genre pour sa course-poursuite mémorable avec aux commandes l'acteur légendaire qu'était McQueen. Dans les rues de San Francisco, Franck Bullit au volant de sa Ford Mustang est pourchassé par les assassins de Ross, l'ingéniosité du scénario est de renverser la situation est de faire de Bullit le héros en devenant le poursuivant. Les rôles sont inversés et la scène se transforme en grand moment de cinéma. À 200 km/h, dans les rues vallonnées de San Francisco, Steve McQueen (qui refusa d'être doublé pour cette scène) traque les meurtriers sur une bande-son oppressante. Le résultat est à couper le souffle : il s'y dégage une surprenante sensation d'être l'acteur de la scène, d'être balloté d'une voiture à l'autre, de ressentir les vrombissements des bolides en soi, d'être dans l'action. Le cinéma hollywoodien à l'état brut, un régal !

 

Sensation :

 


Tag(s) : #Cinéma
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