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La série noire continue. Étrange sensation que celle de voir disparaître des êtres qui ont marqué votre enfance. Comme ci ces disparitions inattendues vous éloignaient encore un peu plus de celle-ci. La nouvelle est tombée ce matin. « Tony Curtis est mort » disait-elle... Et moi dans ma tête, je l'entendais d'une toute autre manière cette disparition. « Danny Wilde est mort » voilà comment je l'entendais. Alors la toile va sûrement s'agiter, s'évertuer à rendre un bel hommage à l'acteur comme elle en a l'habitude... Et je vais me retrouver à participer à cette mascarade : participer aux louanges d'un acteur dont la carrière avait lentement décliner dans les années 70. Qu'importe. Je le fais quand même, en souvenir du bon vieux temps, de tous ces samedi après-midi passés devant M6, à grignoter des gâteaux au chocolat en riant aux pitreries et charmes de cet éternel Danny Wilde...

 

TonyCurtis1-copie-1Les biographies sont généralement barbantes. L'avantage de celle de Tony Curtis c'est qu'elle se contemple en images, sur une musique de John Barry, grâce au mythique générique de la série Amicalement Vôtre dans lequel l'acteur endossait le rôle phare de sa carrière, celui de Danny Wilde. Comme « Danny », Tony Curtis est né à New York en 1925 et plus exactement dans les quartiers pauvres de Big Apple, dans le Bronx. Le générique de la série souligne par des vrais photos cette parenté entre l'acteur et le personnage qu'il incarnera à merveille. Tous deux issus d'un milieu défavorisé, les deux hommes auront pour autres points communs entre autres d'arpenter les rues du Bronx, multiplier les mauvaises fréquentations et avoir pour passions les filles et l'argent. Dans les maisons de correction de New York, Tony Curtis se découvrira une nouveau centre d'intérêt : l'art. Cinéma et théâtre seront son avenir.

 

L'Histoire retardera ses ambitions : les États-Unis entre en guerre et Tony Curtis s'engage dans l'US Army pour combattre sur le front du Pacifique, comme son personnage culte d'Amicalement Vôtre. À partir de cet épisode tragique, le destin se met en marche pour Tony Curtis. Le statut de vétéran lui permet l'obtention d'une bourse pour des cours dramatiques à New York et c'est ainsi que son destin est scellé. Danny Wilde fera fortune dans les affaires et Tony Curtis fera carrière dans le cinéma. Nous sommes en 1948, à l'heure du grand Hollywood et de ses contrats qui ne cessent d'éclore.

 

Tony Curtis décroche le contrat qui lui permet d'entamer sa carrière cinématographique auprès d'Universal. Se succède alors pour lui, comme pour tous les débutants de l'époque, les tournages de série B et de films sans intérêt. Son premier coup d'éclat, il le doit au Trapèze aux côtés de Burt Lancaster en 1956. Suite à ce premier succès, Tony Curtis multipliera les rôles dramatiques pour le grand Hollywood et ses réalisateurs de renom. Dans sa filmographie se croiseront quelques cinéastes d'anthologie : Billy Wilder, Stanley Kubrick, Vincente Minnelli, John Huston ou encore Elia Kazan. L'histoire du cinéma se souviendra entre autres de ses prestations incroyables dans Les Vikings (1958), Spartacus (1961) ou L'Étrangleur de Boston (1968). La légende, elle, n'oubliera pas le meilleur rôle de sa carrière : celui de Joséphine dans Certains l'aiment chaud de Billy Wilder en 1959.

 

Certains l'aiment chaud de Billy Wilder

 

Loin des épopées d'aventures typiques du Hollywood des années 50, Certains l'aiment chaud est une comédie d'une rare modernité. Dans le Chicago des années 30, l'excellentissime Billy Wilder imagine deux musiciens de jazz collectionnant les ennuis. La dernière en date? Ils sont témoins d'un terrible règlement de compte face auquel ils prennent la fuite. L'originalité? Les deux beaux mâles (Tony Curtis et Jack Lemmon) prennent la fuite en talons aiguilles et robes serrés direction la Floride ! Les deux hommes se transforment en musiciennes et intègrent un orchestre féminin pour échapper aux gangsters. Au sein de cet orchestre, ils vont tomber tous les deux amoureux d'une ravissante joueuse de ukulele du nom de Sugar Kane (Marilyn Monroe). Pour l'époque, l'histoire est abracadabrante : deux hommes déguisés en femmes sont à l'affiche aux côtés de la plus belle femme du monde : Marilyn Monroe ! Mais ce que l'histoire retiendra avant tout c'est la drôlerie du scénario de Billy Wilder, le jeu irrésistible de ses acteurs à la fois comiques et touchants comme dans cette scène mythique où Marilyn entonne « I'm through with love » face à un Tony Curtis fragile et amoureux.

 

Certains l'aiment chaud de Billy Wilder

 

 

Grande comédie à l'américaine, Certains l'aiment chaud est le début d'une longue succession de rôles comiques pour Tony Curtis mais aussi le début d'une carrière sur le déclin. Si aujourd'hui, sa mort peine plusieurs générations c'est certainement dû à l'incroyable capacité de cet acteur au physique de play-boy a avoir su séduire tous les écrans. Aimés de nos grands-mères à l'époque des grands films du Hollywood des années 50, Tony Curtis sera aimé de nos mères pour son rôle dans Amicalement Vôtre.

 

Série britannique à la durée éphémère, Amicalement Vôtre est la série phare des seventies! La série doit son succès à son duo hors-norme qui fait se rencontrer deux êtres que tout oppose... dans la vraie vie comme à l'écran! Tony Curtis se voit attribuer le rôle irrésistible de Danny Wilde, riche américain ayant fait carrière dans les affaires. Ce coureur de jupons à l'humour exquis fera équipe avec un riche britannique du nom de Lord Brett Sinclair qui n'est autre qu'un futur James Bond : Roger Moore. Ces deux séducteurs invétérés sont mis en contact par le juge Fulton dans un premier épisode mythique où sur la Côte d'Azur, les deux bellâtres font une course de voitures pour arriver à Monte-Carlo. La rivalité explosive des deux hommes va se transformer au fil des épisodes en duo parfait pour le petit écran. La série sera alors un fort succès en Europe et notamment en France, où Tony Curtis sera très apprécié du grand public grâce à ses pitreries et son excellente doublure que l'on doit à Michel Roux.

 

Amicalement Vôtre (Episode 1)

 

En devenant l’un des deux Persuaders (titre original de la série), Tony Curtis est entré à jamais dans la légende du petit écran après avoir marqué celle de l'âge d'or du grand Hollywood. L'homme n'a jamais pleinement quitté ce monde d'images, il s'en est juste éloigné pour mieux se consacrer à son autre passion : la peinture. Au printemps dernier, Tony Curtis publiait son autobiographie où il revenait tout particulièrement sur son amourette avec Marilyn Monroe lorsqu'elle était encore inconnue des studios et du monde entier. Il y était question entres autres de sa carrière et de son nouveau moyen d'expression pour survivre à ses souvenirs : la peinture. L'acteur est décédé, hier, à l'âge de 85 ans. Il laisse derrière lui près d'une centaine de films, des épisodes de télé mythiques, quelques toiles et surtout une image : celui d'un regard malin et séducteur. Des yeux bleus à jamais ancrés dans l'histoire du cinéma.

Tag(s) : #Cinéma
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