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La saison des festivals est officiellement ouverte ! Première étape : We Love Green. Sous un soleil capricieux, aux portes de Paris dans le ravissant jardin de Bagatelle, se tenait la seconde édition de ce festival pas tout à fait comme les autres… Une première pour moi, qui jusqu’ici avait préféré se perdre dans les méandres d’un festival de cocos (la Fête de l’Huma, souvenons-nous) plutôt que chez les bobos (le festival étant auparavant programmé en septembre). Ai-je aimé me tromper de chemin cette année ?  C’est la réflexion du soir.

Peace and Love au bois de Boulogne

We Love Green c’est comme si tout Paris partait en colo géante à la campagne. On prend tous la ligne 1, on se trompe tous de sorties avant de s’entasser dans une navette comme de bons petits soldats et on se met gentiment en file indienne avant d'atteindre le lieu de vacances éphémères. C’est comme si, quelqu’un avait eu la bonne idée de lancer un général « allez les mecs, ce weekend on s’expatrie ! ». Dans les valises des festivaliers, une garde-robe très champêtre. Les filles ont peaufiné leur look (tellement peaufiné, qu’elles se ressemblent toutes). Les mecs leurs barbes et leurs paires de Ray Ban. Et les gamins, eux, gambadent comme jamais il ne leur serait permis de le faire dans la grande ville. Ça brasse de la famille au grand complet, des groupes de potes, des couples de trentenaires, du hipster et de la blogueuse mode mais pas plus. Tout le monde est beau… et truc de dingue – tout le monde il est presque gentil. Peace and Love au bois de Boulogne. Le temps de deux jours, un micro climat a sévit aux portes de Paris et il influençait incontestablement nos agissements. En plus de leur cool attitude soignée, les parisiens étaient frappés par la sympathie et chose inimaginable : le stress leur était épargné (je me mets dans le même sac sans problème). Le tout sans substance illicite, applaudissements. Premier bon point donc l’ambiance à la dolce vita. Gambader dans les prés et siroter une bière allongée dans l'herbe en écoutant Cat Power, niveau paradis terreste on a rarement fait mieux…

La vie en vert… à We Love Green !

Le prix de la dolce vita à Paris

Et pourtant le premier jour à plus de 23 000 spectateurs et une organisation légèrement dépassée par l’affluence aurait pu venir ternir ce bon point. Mais une heure d’attente pour manger, autant voir plus pour des besoins primaires (comme manger et passer par la case toilette) contre voir Cat Power sur scène, c’est finalement très dérisoire comme contre-partie (là je parle en bonne vieille solitaire, car accompagné de la marmaille ça doit légèrement être moins fun). Le temps c’est de l’argent comme dirait l’autre, surtout à We Love Green… Dans ce ravissant dédale de tipis, de bottes de paille, transats où se prélasser au son d’une pop et folk raffinées, le festivalier était invité à consommer « écolo ». On mange sain, on se coiffe sain, on se tatoo sain, on fait de la récup sainement. Bref, comme à Paris, on continue de dépenser un peu bêtement… La pseudo parisienne trouve toujours quelque chose à redire, et là la chose en question, c’est que sous un super principe (le mariage de l’éthique écolo et du must de la pop) on a greffé foule de corners pseudo hypes où les festivaliers étaient invités à consommer. D’où l’énervement (à tendance coco, je vous l’accorde) du dimanche soir : on est là pour se prendre des claques musicales ou pour consommer comme de bons petits soldats ?

Chacun fait ce qui lui plait

Bref, chacun faisant ce qui lui plait, j’ai préféré me prendre des claques musicales. C’est là qu’intervient le second bon point de ce festival à la programmation plus que parfaite pour parisiens à tendance dépressive mais n’étant pas contre des dirty dancing comme intermèdes. L’un et l’autre assurant un bel équilibre intérieur, si, si je vous le jure…

La configuration de ce superbe site qu’est le jardin de Bagatelle permettait aux festivaliers de profiter de la grande scène où belles promesses et grands noms de la pop et de la folk se sont succédés et d’aller se dandiner (ou carrément se déchaîner) du côté d’une scène plus petite où des DJ mixaient. Un parfait combo qui nous a permis de goûter à presque tout. Et de nous mettre dans tous les états…

La vie en vert… à We Love Green !

Etat divin et brumeux avec London Grammar

J’ai testé pour vous : la voix d’Hannah Reid sévissant au soleil couchant. On était alors plus dans les bois mais égarée entre la terre et les cieux. « Transportée » est le terme adéquat. Avec ses textes nés sous la grisaille londonienne, London Grammar a illuminé Bagatelle avant que la nuit tombe définitivement. Touché par la grâce (comme leur groupe gourou : The XX), le jeune trio a enchainé les titres phares de son premier album. Si hélas, leur bouleversante cover de Wicked Game est passée à la trappe de la setlist, ils ont fait honneur à l’Hexagone en reprenant le magique Night Call de Kavinsky, bande-originale du non moins génial Drive.

Etat extra sans ecta avec Pedro

L’électro et moi, ça fait souvent un mauvais combo… et déclenche de gentilles disputes amicales. Mais par deux fois en l’espace d’un mois, Pedro Winter (créateur du label Ed Banger) a réussi à me convaincre de l’utilité primaire de sa musique. Il faut avoir un peu consommé et ne pas avoir peur du ridicule. Et puis de toute façon la nuit est tombée. Alors, on danse. Seule ou accompagnée. Platement ou de façon déchainée. Le but étant de planer. Et avec Pedro, ça plane pour moi. Le dancefloor s’enflamme sur des mix éclectiques. On rêve d’amour à plusieurs sur Ann Sorel. On dandine gentiment sur le Love Letters de Metronomy revisité pour l’occasion. Pour tout donner sur le Pursuit de Gesaffelstein… L’escale à la scène électro rechargera à chaque fois les batteries pour la suite !

 

La vie en vert… à We Love Green !

Etat caliente avec Jungle

Décidément ces british sont vraiment forts. Capables de nous faire verser une larme la veille avec London Grammar, et le lendemain de nous faire nous déhancher comme jamais sur Jungle. Drôle de nom, drôle de troupe (six membres) pour un drôle de son groovy habillé de synthés ouateux. Des refrains qui restent longtemps en tête… et en jambes. Et quelle chouette sensation de se sentir s’emballer pour un groupe inconnu au bataillon quelques minutes plus tôt. Des anglais à suivre de près !

Etat pop au top avec Foals

Là c'était la der des der. Dernier concert du dimanche soir, dernier concert du festival. La foule s'amassait une dernière fois devant un groupe que je connaissais vaguement de nom (bête, de moi).  Et je dois admettre que Foals, ces énièmes british,  envoient du lourd en live. Bon bien sûr, il y a eu une panne technique pour débuter... alors que ça promettait de commencer très fort. Finalement les petits gars d'Oxford ont débarqué discrètement sur scène et se sont lancés dans un show puissant dans un flot de lumière et lasers à te redonner tes yeux d'enfant. Si Foals n'est clairement pas le genre de musique qu'on écouterait non stop au quotidien, en concert ils valent le détour pour leur capacité à enchainer les tubes et à capter nos corps et nos têtes. Car les britaniques ont réussi à faire bouger un public jusqu'ici plutôt très mou, osons le dire. Car si la musique est bonne à We Love Green, le public n'est clairement pas digne de celui d'un traditionnel festival où l'on donne  tout pour l'amour de la musique. A We Love Green on recharge ses batteries plutôt que de les vider, écolo jusqu'au bout !

Etat « hors d’atteinte » avec la Good Woman Cat Power qui mérite son billet à part à lire par ici

La vie en vert… à We Love Green !
Tag(s) : #Musique, #festival, #we love green, #Paris, #Pedro Winter, #London Grammar, #Jungle, #Foals, #Cat Power
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