« Des arabes à cette époque il n'en manquait pas. Ni des noirs, ni viets, ni des arméniens, ni des grecs, ni des portugais. Mais cela ne posait pas de problème, le problème il est venu avec la crise économique, le chômage. Plus le chômage augmentait plus on remarquait qu'il y avait des immigrés. Et les arabes c'est comme s'ils augmentaient avec la courbe du chômage. Les Français avaient bouffé tout leur pain blanc pendant les années 70. Mais leur pain noir, ça ils voulaient le bouffer seul. Pas question qu'on vienne leur en piquer une miette. Les arabes c'est ça qu'ils faisaient, ils volaient la misère dans nos assiettes. Les Marseillais ne pensaient pas vraiment ça, mais on leur avait filé la peur. Une peur vieille comme l'histoire de la ville, mais que cette fois-ci ils avaient un mal fou à surmonter. La peur les empêchait de penser. De se repenser, une nouvelle fois. »
A lire tous les 10 ans environ Total Kheops, Chourmo, Solea, trilogie marseillaise de Jean Claude Izzo (Folio Policier)