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Et il m'a mis la fièvre pendant deux heures. Lui c'est Raphaël Personnaz. Espoir plus très jeune pour un espoir du cinéma français dont j'étais préalablement tombée amoureuse quand monsieur jouait le prétentieux Duc d'Anjou chez  Tavernier. Jeune homme à la gueule bien trop belle pour ne pas s'en éprendre follement, Raphaël Personnaz est malheureusement pour lui l'acteur que tout le monde va s'arracher sous peu, et les médias en priorité. Et pour cause, tout le monde voit en lui celui que réalisateurs, journalistes et spectatrices s'arrachaient il y a cinquante ans : Alain Delon. Delon moderne, le terme est disqualifiant quand on sait ce qu'est devenu le séducteur de la Piscine. Mais oubliez le grand-père arrogant qui radote sur des plateaux télé en reluquant des femmes-objets. Repensez à Delon au summum de son art : l'acteur des années 60. Aux côtés de Romy dans La Piscine, de Belmondo dans Borsalino ou Claudia Cardinale dans Le Guépard. Les images d'autrefois vous plongent dans l'ambiance d'aujourd'hui. Un air de guépard, une gueule de cinéma, une gueule à en tombée par terre et peu importe le rôle. Ange ou salaud, Raphaël Personnaz se fait absoudre de tous ses péchés par nos yeux sensiblement épris de son regard ténébreux. Trêve de plaisanterie. Le physique des garçons nous rend parfois salement midinette. Et l'acteur il est comment ?


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Delonesque sans l'arrogance de l'Alain Delon, Raphaël Personnaz embrasse ses personnages avec la fièvre du jeune âge et la volonté de vouloir tout jouer. Dans Trois mondes de Catherine Corsini, un thriller haletant actuellement en salle, il interprète Al,un trentaine ambitieux, sur le point d'avoir tout ce qu'il a toujours rêvé d'avoir : argent et pouvoir. Mais la vie en a décidé autrement : après une soirée trop arrosée, il renverse un homme en voiture. La suite est une longue descente aux enfers pour cet homme rongé par les remords pensant pouvoir réparer une vie avec de l'argent. L'argent comme unique langage du monde. La caméra colle ce Personnaz fiévreux portant sur chaque plan les stigmates de son erreur impardonnable. S'il y a du Delon dans sa fièvre et sa violence soudaine, c'est bel et bien lui qu'on aime à travers l'écran et pas un vieux souvenir lointain d'un acteur sur le déclin.

 

En sortant de la salle, les sentiments confirmés, on se dit peu importe la tronche de cinéma, le regard indécent et les fossettes irrésistibles, c'est son jeu qui crève l'écran pas son visage de jeune premier. C'est sa manière d'emporter tout le monde avec lui dans son drame intime. Instinctif et rageur comme un grand. Le type de mec qui crève l'écran et pour longtemps.

 

 

Bande annonce  Trois mondes

 

Tag(s) : #Cinéma
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