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Le problème avec les comédies romantiques c'est qu'elles finissent bien en général. Et Paris-Manhattan respecte au pied de la lettre cette règle ancestrale. Il serait grand temps de contredire la règle, de jouer la carte de l'originalité en allant jusqu'au bout du raisonnement de ses personnages. Des personnages au départ plutôt intéressants et charmants. Car comme chez Woody Allen (ici, personnage central de l'histoire), les personnages du premier long métrage de Sophie Lellouche rendent « intelligent en faisant rire et non pas en faisant bailler ». Pour former le traditionnel duo d'amoureux qui ne s'entend pas tout de suite au premier regard échangé, la jeune réalisatrice est allée chercher Alice Taglioni (qui en plus d'avoir une plastique de rêve a un cerveau bien fait) et Patrick Bruel (qui autant le dire devrait lâcher le micro pour la caméra). Lui, Victor, est inventeur d'alarmes et célibataire endurci mais aussi un imperturbable cynique plutôt craquant. Elle, Alice, est pharmacienne et célibataire, fille de bonne famille que l'on cherche à tout prix à marier. Parce qu'inévitablement une célibataire rêveuse ça ne fait pas chic dans une famille bourgeoise. Inévitablement, entre la rue Montaigne et le Plaza, ces deux-là vont s'aimer... après avoir passés le film à se disputer avec une certaine élégance et pertinence.

 

Paris-manhattan

Le tandem fonctionne à merveille. Le tempo tient la route. Paris donne envie de tomber amoureux à chaque coin de rue. En vérité, Alice tombe amoureuse dès le début du film. Du plus drôle des hommes : Woody Allen. Joli générique avec travelling sur la chambre de la jeune femme peuplée de leitmotiv typiquement « allenien » : les disques de Cole Porter, les bouquins de Freud, les films en noir et blanc. Une atmosphère aussi érudite qu'amusante. Une recherche constante d'explications sur l'impénétrable : la vie. Alors quand sa sœur pique son coup de cœur, quand rien ne va, Alice papote avec son plus vieil ami-amant, Woody. Et celui-ci lui répond en fin connaisseur qu'il est de la vie et de ses enrichissantes déceptions. Contre les déceptions, Alice a un remède bien à elle : elle prescrit des dvd de Woody à ses clients. Et ça marche. L'idée est charmante. La fille aussi. Le final un peu moins.

 

Plié en quelques minutes, ce final dans lequel on croise Woody (pour de vrai) témoigne de l'incapacité de la comédie romantique française à traduire à l'écran ce qui se passe réellement dans ce petit cœur frêle qui s'emballe pour un autre que Woody, ici en l’occurrence un Patrick Bruel plutôt top. L'inévitable mièvrerie fonce droit dans le mur et amène avec elle son lot de déceptions. À la sortie, on n'a plus envie d'être amoureux mais simplement envie de revoir tout Woody. Pour se soigner. Ou se rappeler du bon vieux temps. Celui où New York était une ville sacré, terre féconde pour l'amour, maladresses et questionnements délicieusement existentiels et sans réponses. Le temps où Woody faisait tomber les filles... ou pas.

 

Bande-annonce Paris-Manhattan :

 


Tag(s) : #Cinéma
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