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Période électorale oblige, le climat délétère et apeuré refait surface sur la nation. Pour preuve,  il y a près d'une semaine, deux enfants de six et dix ans ont été interpellé à Floirac à la sortie de leur école. Ces mineurs étaient soupçonnés d'avoir volé la bicyclette d'un camarade. La présomption d'innocence ne semblant pas exister, non plus pour les mineurs... Bref, la sonnerie annonçant la fin des cours retentit, les enfants passent la porte de l'école et se retrouvent coincés devant six fonctionnaires de police. Autour d'eux des camarades et des parents d'élèves observent... Les adultes connaissent parfaitement cette peur qui les saisissent à la moindre vue de l'uniforme. Pas besoin d'être dans le délit pour avoir la conscience qui s'agite et le cœur qui palpite à toute vitesse. Non, la simple vue du gendarme suffit pour être pris de panique et par conséquent elle fonctionne. Alors imaginez un gamin de six ans apercevant ces six grands hommes qui l'attendent et ses camarades qui l'observent, pensez à ce qui se passe dans ce petit corps tout frêle...

Il ne faut pas être Françoise Dolto pour avoir conscience du drame qui se joue. Ce procédé indigne fait couler, dorénavant, beaucoup d'encre. Période électorale oblige, le changement de climat est de rigueur et le climat sarkozyste est donc au beau fixe. Maintenant, il faut faire du chiffre, partir en croisade contre les délinquants, remplir les cellules, apeuré le citoyen pour qu'il vire à droite toute. La politique du chiffre s'impose, sous l'ère Sarkozy, car c'est bien connu "les délinquants naissent délinquants". L'anodin vol de vélo fait dérailler les politiques, à quelques jours des élections européennes, le débat reprend de la vitesse. Vol de vélo, agression au couteau par un collégien sur sa professeur, les faits se multiplient et sont du pain béni pour le débat sécuritaire qui alimente le débat politique depuis l'avènement du Président Sarkozy.

Darcos, tel un mousquetaire au service de son roi, va au devant du débat avec des idées sécuritaires à en faire trembler plus d'un. Entre l'éducation et la prison, il n'y a dorénavant plus qu'un pas. Les mesures proposées sont musclées: fouille des élèves,  forces mobiles d'agents au sein de l'école, sanctions financières pour les parents démissionnaires... Mesures qui déclenche un tollé général au sein de la sphère enseignante, des associations de parents d'élèves et de toute la classe politique, de l'extrême gauche au centre droit. Drôle de paradoxe qui se joue ici: l'école prend des allures de prison alors que son unique but, au delà de l'acquisition de savoirs, est l'acquisition du savoir vivre ensemble. Bel exemple de démocratie pour nos chers bambins à qui le gouvernement souhaiterait collé des fonctionnaires de police. Sur les cahiers d'écoliers, la liberté s'affole devant la frénésie sécuritaire qui souffle sur son doux pays. Depuis le début de l'année, les faits de violences scolaires se multiplient, les uns emmène des couteaux de cuisine pour agresser leurs professeurs, d'autres y vont avec la violence de la langue et des coups. Au fond de la salle, les professeurs, en bons samaritains, prennent souvent la défense des élèves, des élèves aux gestes impardonnables certes, mais qui endossent parfaitement les crimes dont ils ne sont pas les seuls coupables.

Moins de pions et plus de portiques de sécurité? Moins d'enseignants qualifiés et des hommes en uniforme pour faire respecter la loi?  Les politiques et Darcos en file de tête semblent négliger la réalité et avoir oubliés ce qui se passe entre les murs des écoles. En sabotant la formation professionnelle des enseignants, Darcos a ouvert le chemin vers une école sans pédagogie, sans savoir vivre ensemble et sans relation bien-faisant enseignant-élève. Loin de l'école de Jules Ferry, l'école de Darcos prépare des lendemains entre des murs différents, où l'école ne sera plus un lieu d'avenir mais un terrain propice aux violences et contraire à ses objectifs premiers. Darcos s'érige peu à peu en premier de la classe, un chouchou du prof un rien agaçant qui, on l'espère, aura toute la classe contre lui. Hélas, la politique prend bien souvent des airs de cours de récré...

Tag(s) : #Actualités
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