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Au 26 rue Saint-Claude au cœur du Marais, le néon de la Galerie Cinéma fait de l'oeil aux passants. Pas de mur vétuste, ni de peinture décrépie. Mais une devanture clinquante. Immanquable comme une salle de cinéma de quartier où il ferait bon se réfugier en cas d'ennui. A défaut d'avoir à proximité une salle obscure, les curieux peuvent trouver refuge dans ce récent lieu dédié au grand écran. Un rêve devenu réalité pour la productrice de films Anne-Dominique Toussaint. Une prolongation assumée de son métier. L'idée ? Exposer les oeuvres d'un artiste lié au Septième art. La photographe Kate Barry est la première à tenter l'aventure. Balade au cœur d'une déclaration d'amour au grand écran.

 

Comment est né ce projet de galerie dédiée au cinéma ?

 

Anne-Dominique Toussaint : « Je suis productrice de films depuis vingt ans (ndlr : elle dirige Les Films des Tournelles). Une « productrice établie » comme on dit. Mon métier m'amène à croiser des gens passionnants et très variés. Ça m'apporte beaucoup. À un moment, j'ai eu besoin de prolonger mon activité sous un angle différent. J'ai toujours eu envie de posséder une salle de cinéma... et l'envie s'est transformée en galerie ! »

 

Et pourquoi cette idée de posséder une galerie alors que vous avez un métier déjà passionnant à l'origine ?

 

« Par déclic. Un jour, je suis tombée sur cette galerie à vendre rue Saint-Claude. Ce lieu, sa situation géographique, son agencement m'ont beaucoup inspirée. Une galerie c'était la possibilité d'accueillir des artistes, de les exposer aux regards du public. Une manière de poursuivre mon travail de productrice de manière innovante. Car dans le rôle de galeriste comme de productrice il est toujours question de révéler au grand jour des artistes. »

 

Cette galerie se niche au cœur du Marais, quartier phare et artistique de Paris, c'était une volonté pour vous de voire naître ce projet ici et pas ailleurs ?

 

« La galerie ne pouvait s'ouvrir que dans cette ville, qui est une capitale centrale en matière de cinéma. Quand je me suis installée ici, je n'ai pas vraiment cherché à théoriser la situation géographique de ma galerie. Ce quartier, j'y habite, j'y ai mes bureaux de production, quand j'ai acheté ce lieu en juillet dernier – le projet a été très rapide à mettre en place – c'était plutôt naturel. La Galerie Cinéma se situe ainsi dans un quartier où il n'y a justement pas de salle de cinéma, elle peut combler ce manque. »

 

Mener cette ouverture plutôt rapide, comme vous l'avez soulignée, a t-il été une entreprise difficile ?

 

« Pas vraiment puisque je n'avais pas de problème de crédibilité pour construire ce projet, restant dans un domaine qui est le mien. Je ne venais pas pour concurrencer les galeries d'art déjà présentes, mais apporter une nouvelle facette de l'art contemporain. Accompagnée d'une architecture, j'ai réinventé le lieu. J'ai multiplié les clins d’œil à l'univers du Septième art. Le néon de la devanture, la petite pièce toute de rouge vêtue au fond de la galerie sont des références à la salle de cinéma. »

 

Pourquoi avoir choisi la photographe Kate Barry comme première artiste exposée ?

 

« Pour la galerie, je fonctionne comme pour les films que je produis : le coup de cœur et l'intuition. Kate, je la connaissais bien pour son travail comme photographe de mode. Elle a accepté tout de suite, très séduite par l'idée d'exposer ses œuvres connues et plus personnelles. »

 

Dans le parcours de l'exposition, on retrouve des portraits d'actrices mythiques aux côtés de portraits de travailleurs du marché de Rungis. Est-ce un vrai choix esthétique de votre part d'intégrer des œuvres non cinématographiques au parcours de cette expo ?

 

« Oui, cela m'intéressait dans le choix des œuvres de montrer une autre facette de Kate. Ne pas s'arrêter à ses photographies de mode les plus célèbres avec Catherine Deneuve ou Charlotte Gainsbourg pour montrer qu'il y a autre chose dans son travail. La série à Rungis rassemble des portraits très humains qui sont sous l'influence de son travail avec le Septième art. Élargir ce terrain entre cinéma et les autres territoires artistiques c'est aussi mon souhait. »

 

Du côté du public, quelles sont les premières impressions ?

 

« Les gens sont très attirés par la galerie. Le problème des galeries d'art c'est qu'elles sont souvent fréquentées par un public élitiste. Avec une galerie dédiée au Septième art, les gens sont moins timorés. La devanture attire l’œil du passant, cinéphiles ou non d'ailleurs. Le lieu se révèle très accueillant pour eux... et certains achètent même les photographies. »

 

La Galerie Cinéma

Prochain artiste exposé en novembre, Ed Lachman, notamment chef opérateur de Sofia Coppola.

26 rue Saint-Claude

75 003 Paris

01.42.77.06.26

La Galerie fait son cinéma !
La Galerie fait son cinéma !
La Galerie fait son cinéma !
La Galerie fait son cinéma !
Tag(s) : #La Galerie Cinéma, #Anne-Dominique Toussaint, #Les Films des Tournelles, #Cinéma, #Paris, #Kate Barry, #Le Marais
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